Le terme « famille » n’est pas aisé à définir. Il présente plusieurs aspects. Il peut désigner tantôt un foyer (famille nucléaire), tantôt un regroupement de familles nucléaires. Dans le cadre de notre travail, la famille est élargie. Elle se compose non seulement du couple et de leurs enfants, mais comprend aussi les grands-parents. Effectivement, « dans l’esprit gabonais, qui dit famille, dit le couple, ses frères et sœurs, les parents, grands-parents et enfants » (Lendoye). Tous peuvent habiter sous un même toit, que l’on soit en ville ou au village. La famille est un ensemble d’individus liés soit par la consanguinité, soit par la filiation, soit par l’amitié (Alihanga, 1976).
La particularité du groupe familial Mbédé s’exprime par le fait qu’elle est de régime matrilinéaire. Dans ce lignage, l’enfant appartient au clan maternel. C’est-à-dire que l’exercice de l’autorité revient à la mère. Mais, « étant donné que la survie et la protection du groupe sont régies par les ancêtres, la femme ne pouvant les représenter, l’oncle maternel est par excellence l’individu attitré. Il est la figure de l’autorité et joue le rôle de père social auprès de l’enfant » (Angomo). C’est un régime avunculaire. L’enfant hérite de son oncle maternel. Dans ce système, le père n’est pas tenu éloigné de l’enfant. Il lui est très proche et « joue le rôle de protecteur et de médiateur entre l’enfant et l’oncle maternel en cas de conflit entre ces derniers » (Erny, 1987).
Le statut du père a évolué depuis les années 1960, pour deux raisons principales…
2021-04-13